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Hommage à Christine Renon

mardi 1er octobre 2019, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Le SNES-FSU Guadeloupe exprime sa plus profonde émotion après le suicide de Christine Renon, adresse tout son soutien à sa famille et ses proches et les assure de la solidarité de collègues de l’Académie de Guadeloupe.

Son geste, sur son lieu de travail, la lettre qu’elle laisse pour l’expliquer, tout indique que les motivations de notre collègue sont d’ordre essentiellement professionnel. L’émotion et le mouvement de protestation des enseignants du premier degré sont révélateurs des difficultés auxquelles sont confrontés les directeurs d’école, surchargés de travail et accablés d’injonctions hiérarchiques.

Au-delà, c’est toute la communauté scolaire, dans sa diversité de métiers, qui se reconnaît dans le sentiment d’abandon exprimé par Christine Renon  : les personnels sont laissés seuls face aux difficultés toujours plus aiguës que connaît l’École. Difficultés causées par les politiques publiques qui dégradent depuis 20 ans les conditions de travail des personnels et de réussites des élèves. Les personnels composent avec l’absence de soutien d’une hiérarchie plus prompte à mettre en œuvre les nouvelles politiques publiques managériales qu’à faire corps avec la profession, à imposer des réformes pensées sans et contre les personnels.

Ces pratiques managériales méconnaissent les réalités de l’enseignement, dessaisissent les personnels de leur expertise, et ne leur accordent ni reconnaissance ni les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier. Aujourd’hui, les personnels sont tiraillés entre le sens de leur engagement et la réalité qu’ils vivent au quotidien. Ce sont ces situations professionnelles qui sont responsables d’une grande souffrance et sont à l’origine de ce drame.

Un an après le mouvement #pasdevague la colère légitime des personnels de l’Éducation est intacte. Le gouvernement n’a rien fait pour y répondre. Au contraire, la seule réponse du Ministre a été l’article 1 de la loi « Pour une école de la confiance » afin d’interdire aux personnels d’exprimer les difficultés sur la place publique. Conséquence, la première réaction du rectorat de Créteil a été de demander aux directeurs d’école de ne pas répondre aux questions des journalistes.

La violence de l’Institution n’a pas faibli contre les personnels au contraire. Ce qui intéresse le gouvernement, c’est qu’elle ne soit plus visible, c’est aussi pour cela qu’il a programmé la disparition des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

Le SNES-FSU appelle les personnels à participer aux hommages rendus à la mémoire de Christine Renon.

En Guadeloupe, nous invitons tous les personnels à venir vêtus de noir et à observer deux minutes de silence le jeudi 3 octobre.

Des personnels de l’Éducation Nationale meurent au travail et de leur travail. Cette situation est intolérable. Le Ministre doit prendre la mesure de l’émotion et la colère des personnels et apporter des réponses sans tarder.