Pas de professeurs devant les élèves ? le Rectorat organise la pénurie !

Le Rectorat a récemment envoyé une bouteille à la mer en cherchant encore quatre professeurs pour les collèges et les lycées. Il n’y a donc plus de titulaires remplaçants disponible et le vivier habituel de contractuels est déjà à sec. Cela illustre ce que le SNES et le SNEP dénoncent depuis des années : il n’y a pas assez d’enseignantes et d’enseignants dans notre académie. La raison est simple mais technique : le calibrage (c’est-à-dire le besoin en postes par discipline) n’a jamais été travaillé avec les organisations syndicales représentatives. C’est tous les ans, d’après la Rectrice, une centaine de postes qui manquent dans les collèges et les lycées de notre académie.

Les conséquences sont celles que parents et élèves subissent depuis des années avec des heures, des journées voire des semaines perdues dans certaines disciplines. La Rectrice a beau jeu ensuite de regretter le nombre de jours de classes perdus par les élèves, sa responsabilité n’est pas nulle !

Une autre conséquence est que notre académie perd tous les ans des enseignantes et des enseignants formé·es en Guadeloupe après leur année de stage qui sont obligé·es d’aller enseigner qui à Paris, qui à Créteil, qui à Versailles. Si la réussite importante des étudiants dans certains concours nationaux de la fonction publique doit être une fierté pour la Guadeloupe, cela ne doit pas se retourner contre les enseignants choisissant d’y faire carrière

Après deux ans de gestion chaotique de la crise sanitaire, le Ministère avait enfin octroyé des moyens supplémentaires pour notre académie. La Rectrice ne les a pas utilisés dans les dotations des établissements, nos élèves en avaient pourtant besoin n’auront donc pas les mêmes chances que les autres élèves de France. Ils ont moins d’éducation prioritaire renforcée que les autres. Et leurs professeurs sont envoyés en France pendant qu’il n’y a personne devant eux.

Les Abymes, le mardi 26 avril 2022