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Éducation : Ouvrir les yeux

dimanche 7 octobre 2018, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Cela fait plusieurs années que la FSU mène le combat afin de classer notre académie de Guadeloupe en REP+ (réseau éducation proritaire renforcé). Notre réflexion a été guidée par deux observations : les difficultés scolaires de notre académie et l’incapacité des Recteurs successifs à obtenir les moyens pour maintenir des conditions d’accueil et de réussite des élèves correctes.

L’objectif est un d’abord un objectif de moyen : car depuis 2008, ce sont près de 1000 postes d’enseignants qui ont été supprimés. Il manque aujourd’hui 400 postes dans les collèges et les lycées de Guadeloupe.

Les effets de cette politique sont aujourd’hui là : lors des tests effectués par le Ministère en septembre 2017, la Guadeloupe est classée troisième académie dont les résultats sont les plus mauvais. Derrière nous, il n’y a que Mayotte et la Guyane.

Le Ministre Jean-Michel Blanquer et le Recteur Mostafa Fourar ne peuvent plus l’ignorer, les élèves de notre académie sont en grande difficulté, aussi bien en Mathématiques qu’en Français. Dans ces deux disciplines (qui ont été les seules testée), nous sommes loin derrière derrière tous les académies de la France hexagonale mais aussi derrière la Réunion et la Martinique.

Nous rappelons que notre académie a connu un véritable plan social avec les 1000 suppressions de postes d’enseignants. Sans compter les administratifs, les surveillants et celles et ceux qui s’occupent des élèves à besoins particuliers.

Toutes les études le disent, à chaque fois qu’on dégrade le service public, ce sont les personnes les plus fragiles qui tombent les premières. Dans notre île, ce sont donc des centaines d’élèves qui quittent le système prématurément. Qui traînent dans la rue et crée de l’insécurité pour tout le monde.

1000 postes en moins, cela veut aussi dire 1000 chômeurs en plus, des enseignants formés en Guadeloupe qui doivent la quitter pour enseigner ailleurs. L’an dernier encore, une dizaine de professeurs stagiaires de mathématiques ont dû rejoindre l’Hexagone alors que nos élèves sont en grande difficulté. Alors que le nombre d’élèves par classe ne cesse d’augmenter, en particulier en collège et en lycée.

La solution est simple, il faut diminuer drastiquement le nombre d’élèves par classe. Les études montrent qu’au delà de 24 élèves en collège, il est impossible à l’enseignant de bien s’occuper de tous les élèves. Dans une académie avec des difficultés comme la nôtre, il faut 20 élèves maximum par classe. Dans certains de nos collèges, il y actuellement 27 élèves en sixième et jusqu’à 30 en troisième.

Si le diagnostic est sombre, la prescription est simple et sera efficace si elle est rapidement mise à l’œuvre : les difficultés scolaires de notre académie ne sont pas une fatalité dès lors que le Gouvernement voudra s’engager dans la bataille des moyens. Être classé en REP+ pour nous permettre que toutes les classes de CP et CE1 soient limités à 12 élèves, que les classes de collèges soient limitées à 20 élèves.

Le classement de tous les établissements de l’académie en REP+ est la seule possibilité qu’à le Ministre pour compenser les années durant lesquelles il n’a pas investi dans l’éducation en Guadeloupe.

La situation est bien plus favorable qu’à Mayotte et en Guyane : notre bâti scolaire est en grande partie en place (il ne manque que deux établissements, un à dans la zone Petit-Bourg/Baie-Mahault et un à Saint-Martin). Il faut donc que le Gouvernement se décide à lancer.

C’est la condition nécessaire pour la réussite scolaire des Guadeloupéens. Il suffit d’un engagement pérenne de l’État. Nul doute que le résultats de ces évaluations vont permettre à tout le monde d’ouvrir les yeux, nous ne pouvons accepter que nos élèves, nos enfants puisse voir leur avenir hypothéqué pour des questions d’économies.