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Orientation du SNES FSU Guadeloupe

mardi 27 janvier 2015, par Guillaume MARSAULT

La nouvelle année a débuté dans notre académie par un salutaire changement de recteur dont l’orientation semble être bien plus à l’ouverture que les précédents. Après quelques semaines, même si tous les problèmes sont loin d’être réglés, le dialogue est rétabli avec la gouvernance. Les différentes interventions du SNES-FSU Guadeloupe commencent à être entendues.

Les terribles attentats contre le journal Charlie Hebdo ont marqué l’actualité et ont profondément choqué l’ensemble de la population. Cependant les réactions interrogent directement notre métier. La recherche d’un consensus national sans discussion sur la minute de silence ou sur l’identification à l’hebdomadaire (Je suis Charlie) ont semblé aller de soi pour les dirigeants, en faisant fi de la réalité sociale du pays d’une part et la nécessaire discussion sur un certain nombre d’éléments d’autre part.
Sans aucune préparation ni directive la plupart du temps, le corps enseignant s’est retrouvé propulsé en première ligne face à une jeunesse souvent déroutée à qui l’institution a prétendu imposer une minute de silence souvent mal ou pas expliquée avant un éventuel débat qui aurait du être préalable et nécessaire. Les quelques incidents qui ont émaillé cette minute de silence (quelques centaines d’établissements au vu des dizaines de milliers qui existent sur notre territoire) ont été largement surmédiatisés pour stigmatiser une partie de la population. Madame la ministre a bien donné des instructions mais ne semble toujours pas avoir compris ce qu’est un acte pédagogique. La faiblesse des propositions montre qu’elle n’a pas pris la mesure du fossé qui se crée entre une jeunesse qui a l’impression de vivre dans une deuxième France abandonnée par les politiques éducatives depuis 15 ans et elle. L’affichage et la communication de la ministre ne suffiront pas à combler ce fossé. Il est permis de se demander si c’est un objectif.
Le SNES-FSU Guadeloupe dénonce l’absence de cadrage de l’administration pour permettre la mise en œuvre concertée d’un dialogue voire d’un débat avec la jeunesse pour permettre à tous de s’exprimer. En Guadeloupe, si la minute de silence a été partout organisée, les débats ne l’ont jamais été, sauf pour les enseignants qui en ont pris l’initiative individuellement. Bien qu’éloignés de Paris, la prégnance de la religion en Guadeloupe aurait du interpeler les autorités rectorales sur la nécessité de discuter ce qu’est la liberté d’expression dans notre République.
Le SNES-FSU Guadeloupe dénonce la suspension de notre collègue de Mulhouse, qui se retrouve suspendu, juste pour avoir obéi aux injonctions ministérielles.

Éducation morale et civique

Dans ce contexte, la ministre de l’éducation nationale et le président de la République se sont exprimé publiquement sur la nécessité d’un enseignement morale et civique. Mais si le renforcement de la sécurité publique a fait l’objet d’une dotation financière exceptionnelle, ce projet d’éducation morale et civique n’est toujours pas financé depuis son annonce par l’ancien ministre Peillon, et, mis en place à moyens constants, va amputer les enseignements disciplinaires.
Les projets de programmes sont d’ailleurs très problématiques en l’état et apparaissent très normatifs alors qu’ils devraient permettre une ouverture sur les droits de tous. La conception de la laïcité dans cet enseignement est par exemple réduite à la Charte, alors qu’elle devrait être élargie au maximum pour être comprise non comme un cadre contraignant, mais comme une liberté pour tous.
Les programmes de collège renvoient l’organisation de cet enseignement au conseil pédagogique, remettant en cause par là-même la liberté pédagogique inhérente à notre métier.
Le concept même de "morale" est fortement problématique en ce sens qu’il s’appuie sur un principe religieux.
Il ne peut être question de faire une nouvelle fois reposer sur les seuls enseignants d’histoire géographie ce fardeau aux "compétences" innombrables, qui va grignoter sur les horaires de programmes déjà très lourds, pour une finalité douteuse.

Rentrée 2015

Les DGH sont arrivées dans les établissements scolaires. Les documents préparatoires fournis par le rectorat aux chefs d’établissement insistent sur le respect de la législation en vigueur, mais le SNES-FSU Guadeloupe a du intervenir localement pour rétablir le droit.
Le SNES Guadeloupe est par contre intervenu au rectorat pour demander le report de vote des IMP, qui sont fournies dans notre académie en HSE, le décret d’application n’étant toujours pas sorti.
Cependant les 34 suppressions de postes dans notre académie vont être fortement problématiques et aggraver encore un peu plus la précarité dans notre académie. N’ayant plus aucune marge de manœuvre, les établissements jouent sur les effectifs d’arrivants (6ème et 2nde) soi-disant en baisse pour parvenir aux suppressions de postes voulues. Malheureusement, comme l’année dernière, cette politique va se traduire par des recréations de divisions en catastrophe, avec des précaires recrutés en toute hâte à la rentrée prochaine pour faire face aux besoins.
Le SNES Guadeloupe demande l’arrêt des suppressions de postes dans l’académie : il est temps de faire face aux besoins !

Éducation prioritaire

Malgré nos demandes et interventions diverses, les trois établissements REP+ font face à l’autoritarisme des chefs d’établissement qui persistent à imposer des réunions obligatoires de 3h par quinzaine au mépris de la loi, faisant fi de la liberté pédagogique des enseignants, et les surchargeant de réunions inutiles et pesantes.
Au collège Quartier d’Orléans de Saint-Martin, le chef d’établissement qui a imposé un dispositif dérogatoire en conseil d’administration avec des séances de cours de 45 minutes, a supprimé des états VS les 5 minutes d’intercours pour ne pas avoir à payer d’heures supplémentaires aux collègues. Nous sommes intervenus sur le sujet auprès du recteur.
D’autre part, la prise de conscience monte doucement des difficultés à venir pour les établissements qui sortent de l’éducation prioritaire ou qui ne sont pas classés. Cependant, le mouvement risque de venir particulièrement du premier degré bien plus touché par la nouvelle carte faite sans aucune concertation.
Le SNES-FSU Guadeloupe continue de réclamer une refonte de la carte de l’éducation prioritaire qui prenne en compte la réalité socio-économique de l’académie, et de demander une concertation pour établir cette carte en toute transparence.

Eau

Les coupures d’eau continuent de manière régulière dans notre académie et le SNES-FSU Guadeloupe doit intervenir régulièrement pour que les établissements sans eau soient fermés, ce qui est un combat avec certains chefs d’établissements. D’autre part, nous avons pris l’attache du recteur pour demander la mise en place de dispositifs pérennes dans les EPLE pour prévenir ces coupures d’eau.

3 février

En accord avec les autres syndicats de la FSU, le SNES-FSU Guadeloupe relaie la grève du 3 février avec une mobilisation axée sur les conditions de travail, l’éducation prioritaire et les salaires. Un rassemblement est prévu à Remy Nainsouta 8h avec manifestation en direction du rectorat ensuite.