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Conseil Académique SNES-FSU du 26 janvier 2009

Communiqué

lundi 26 janvier 2009, par Sandrine Stefkovic

Face à l’interrogation suscitée par l’absence remarquée du SNES-FSU (syndicat national des enseignements de second degré) lors des discussions entamées avec le Recteur d’académie, nous tenons à rappeler que le SNES-FSU est le syndicat majoritaire dans le second degré, fondateur de la FSU (Fédération syndicale unitaire), et que notre fédération est partie prenante du grand mouvement social et populaire en cours.

Nous considérons en effet que les revendications portées par le collectif « LYANNAJ KONT PWOFITASYON » sont pour la plupart légitimes, tant il est vrai que la question du pouvoir d’achat, dans un contexte international et national marqué par une crise économique de grande ampleur, nous paraît essentielle. Et que la baisse généralisée du niveau de vie est d’autant plus sensible en Guadeloupe, quand on connaît nos irréductibles contraintes insulaires : taux de chômage record et non véritablement pris à bras le corps par les plus hautes autorités de l’Etat, abus inacceptable de la situation monopolistique de la SARA, abus des entreprises d’import/distribution, conduisant à un niveau des prix sans commune mesure ! Comment dès lors s’étonner que l’on ait une situation sociale si tendue en Guadeloupe, voire même explosive ? L’Observatoire des prix mis en place en 2007 devra aussi rapidement faire toute la lumière sur la formation des prix en Guadeloupe, et surtout faire ensuite des propositions très concrètes au gouvernement.

A chacun sa part de responsabilité, élus locaux, Etat, société civile.

Mais puisqu’il s’agit aussi résolument de construire l’avenir, nous réaffirmons ici et maintenant que l’éducation et la formation sont la clé de nombre de problèmes socioéconomiques défiant aujourd’hui notre optimisme. C’est pourquoi nous pensons qu’il est impératif d’ouvrir instamment des négociations globales intégrant tous les acteurs du système éducatif : Préfet, Recteur, Région, Département, Communes, Président d’Université, associations de parents d’élèves, et organisations syndicales. Et il existe un cadre institutionnel approprié car réunissant tous ces acteurs : Le Conseil de l’Education nationale ( CEN). Les discussions qui auront lieu ce jour doivent s’ouvrir aussi sur le volet éducatif, et nous proposons que l’on acte au travers des négociations la tenue immédiate d’un CEN exceptionnel avec un ordre du jour fixé par les parties signataires, ainsi que des habilitations desdites parties à négocier.

Pas de discussions à la marge donc, mais de vraies négociations, qui devront porter sur :
 Le manque criant de postes, tant d’enseignants que de personnels de vie scolaire, d’infirmières, de médecins ou d’assistantes sociales. Comment en effet sérieusement affirmer vouloir lutter contre l’échec scolaire et l’exclusion, lorsque parallèlement on supprime tous azimuts postes et moyens, empêchant ainsi les personnels d’accomplir pleinement leurs missions ?
 Une précarité et des conditions d’exercice insoutenables des personnels non titulaires. Que dire de l’interprétation surréaliste et inacceptable des textes réglementaires relatifs au contrat à durée indéterminée (CDI).
 Une multiplication abusive des services effectués sur plusieurs établissements conséquemment aux suppressions de postes.
 La construction rapide de nouveaux collèges pour mettre fin aux trop nombreux collèges en sureffectif, responsabilité directe du Conseil Général. De plus que dire de la vétusté de nombre de collèges, en terme de matériel (chaises, tables, matériel informatique, …)
 La situation désastreuse du bâti scolaire dans le premier degré, sous l’indifférence de nombre d’élus municipaux qui daignent rarement participer aux CEN !
 L’attitude de certains chefs d’établissement confondant autorité et autoritarisme ! Et l’interrogation ainsi que l’indignation soulevée par les agissements de quelques responsables du rectorat jouant au « Django », au mépris du devoir de neutralité et du respect du droit !

Nous demandons donc de toute urgence un véritable plan d’urgence pour l’éducation, et l’ouverture immédiate de négociations globales, au travers d’un CEN exceptionnel réunissant tous les acteurs du système éducatif !

Se pourrait-il aussi que le mouvement social guadeloupéen soit le précurseur d’un vaste mouvement social national comparable aux grandes grèves de 1995, voire carrément de mai 1968 ? Nous appelons donc à la poursuite de la mobilisation dans les actions à venir, et restons déterminés à lutter contre toutes « PWOFITASYON » locales, nationales, et internationales !