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Lettre ouverte à tous les misogynes, aux partisans des discriminations sexuelles et de la culture du viol !

lundi 16 septembre 2019, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Nous sommes en 2019 sur le territoire de la République Française qui clame fièrement sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité », et l’on peut découvrir qu’un établissement de cette République qui est sensé enseigner ces principes et porte d’ailleurs le nom prédestiné « Des droits de l’Homme », en Guadeloupe, les piétine éhontément.

Au principe d’empêcher les agressions sexuelles et la misogynie, Monsieur le Proviseur a inscrit il y a plusieurs années de cela l’interdiction des jupes et des robes pour les filles !!! Oui, pour lutter contre la misogynie, Monsieur le Proviseur punit… les FILLES ! Drôle de vision de l’Éducation !

Cependant, comme toute institution a des garde-fous, les règlements intérieurs remontent au rectorat pour vérifier leur validité juridique ! Que croyez-vous qu’il advint ? Rien du tout ! Le service juridique du rectorat valide tous les ans ce règlement intérieur (ainsi que d’autres, tout aussi illégaux) qui viole les principes fondamentaux du droit à l’éducation, de la liberté individuelle de se vêtir comme on le souhaite et de l’égalité entre les citoyens sans commettre de discrimination !

Mais en cette rentrée, les réseaux sociaux se sont emparés de ce point du règlement intérieur et France Antilles en tire une tribune, non signée, ce jour, dans laquelle on peut lire : « Une interdiction, une de plus, pour que le chef d’établissement n’ait plus à interpeller, chaque matin, l’une où l’autre vêtue d’une robe trop moulante ou d’une jupe trop courte. Si l’on peut comprendre le désarroi des adultes (parents, enseignants et autres) face à des jeunes à qui personne n’a appris les règles de vie en communauté, les codes de la société, l’importance de l’image qu’on renvoie, on peut aussi s’étonner de l’incapacité de ces professionnels de la pédagogie à mettre en œuvre des projets pour parfaire l’éducation de ces jeunes filles. »

Loin de dénoncer l’illégalité du règlement intérieur, le journal dénonce l’incapacité à … éduquer les filles !!!!

C’est pourquoi la FSU, première organisation syndicale dans l’Éducation, tient à rappeler les principes suivants :

  • L’obligation de scolarité passe avant tout : il ne peut être question d’interdire l’accès à un établissement scolaire pour une coiffure ou pour une tenue vestimentaire !
  • La liberté individuelle est un principe constitutionnel, et tout un chacun peut s’habiller comme il le souhaite. Par conséquent, le fait de porter une robe ou une jupe, quelque soit sa taille est un droit.
  • Lors d’une agression sexuelle contre une fille, la fille est la victime, et son agresseur est le seul et unique coupable. La tenue vestimentaire ne peut être une circonstance atténuante pour l’agresseur, sauf à défendre la culture du viol !
  • Si des garçons sont misogynes, il n’appartient pas à l’institution scolaire de punir les filles de cet état de fait, mais bien de créer les structures éducatives adaptées pour détruire les préjugés des garçons et permettre un vivre ensemble !

C’est pourquoi nous demandons l’intervention de Monsieur le Recteur pour assainir tous les règlements intérieurs qui créent ce type de discrimination, sous peine de maintenir cette culture machiste, misogyne qui maintient les filles et les femmes sous la domination d’un patriarcat omnipotent !